Texte écrit par Sébastien (L2 Faculté des Sciences) sur le thème du Foodisme
Cherchant dans l’univers ce qui se rapprochait le plus de moi, ce fut comme une sublime évidence. Il se tenait là devant moi depuis toujours. Ses courbes ovoides d’une parfaite délicatesse renfermaient le précieux trésor de la vie. Je parle évidemment de l’œuf.
Nul besoin du Petit Larousse ou autres singeries pour définir l’homme, ce dernier étant tout simplement un œuf. Je suis pour ma part un œuf longiligne, élégant, à la peau claire qui rappelle le sable chaud au coucher du soleil. La résistance de ma coquille légèrement perlée permet de me maintenir là, debout, en face du reste. Le premier qui en brisant mon enveloppe la plus externe arrivera à toucher mes parties molles, aura entre les mains tous les mots pour me comprendre. Inutile de parler d’un simple jaune entouré d’un mucus visqueux semblable à une glaire de fin de bronchite, c'est chez moi un cercle parfait d’or brillant. Mon blanc tout d’abord translucide est collant et on a le plus grand mal à s’en défaire.
Je glisse entre vos doigts épais comme les pétales de rose au gré du vent. Quand la chance me quitte, un amas de cellules et de vaisseaux sanguins immatures posés sur mon écrin doré termine sa course à nu. Même enfermé dans une boite alvéolée faite de papier mâché, mon infinie singularité me différencie de mes congénères.